Tôt dans ma vie, j’ai réalisé à quel point les fêtes dans ma famille étaient tout simplement « extraordinaires ». Il y avait toujours de la musique et des chansons. Plusieurs personnes, autant du côté de ma mère que de mon père, étaient très douées au niveau musical et je trouvais cela fantastique.
À titre d’exemple, lorsqu’on se mettait à chanter, ma mère pouvait s’installer au piano et nous accompagner, puis pouvaient venir s’ajouter la guitare, l’accordéon, le violon, la musique à bouche… Ça nourrissait mon cœur et mon âme d’enfant passionné par la musique. C’est donc dans ce contexte que j’ai commencé à suivre des cours de piano. Or, force fut de constater rapidement que la musique n’était pas innée chez moi, loin de là. Il m’a fallu travailler fort. Je n’avais pas l’oreille musicale. Le rythme était aussi problématique. Il a même fallu que ma mère m’achète un « métronome » pour marquer la mesure et m’aider dans mon apprentissage. Je trouvais triste de ne pas avoir de don ni de facilité dans ce domaine.
Puis, à l’aube de mes 15 ans, alors que j’en étais à ma cinquième année d’étude du piano, j’ai appris qu’un concours était organisé par les Jeunesses Musicales du Canada. Malgré mes difficultés, j’avais vraiment le goût d’y participer et je rêvais même de gagner le premier prix, consciente que ce serait un défi énorme. Certains auraient même pu dire « une utopie », car d’autres participants beaucoup plus talentueux y prendraient part. Mais, j’avais une pulsion à l’intérieur de moi qui me disait d’y aller tout de même ! J’ai donc suivi cette pulsion. J’ai doublé d’ardeur dans mes pratiques, j’ai prié et j’ai commencé à m’imaginer que j’exécutais ma pièce musicale à la perfection et que je gagnais ! Je me déplaçais vers le piano, je m’asseyais, je jouais parfaitement, le public applaudissait, je saluais et je quittais la scène. Tout était parfait !
Les jours qui ont précédé l’événement ont été mouvementés. J’ai eu droit à une robe neuve que j’ai choisie moi-même. Il s’agissait d’une magnifique robe blanche qui me donnait beaucoup d’assurance. J’avais même l’impression d’être une princesse !
Finalement, le « grand jour » est arrivé ! Je réalisais soudainement tout le travail accompli et tous les efforts que j’avais faits. Je maîtrisais très bien mon morceau. J’étais très contente de moi et du chemin parcouru. Le plus difficile restait tout de même à venir. Je savais qu’il me fallait garder ma foi et mon focus pour avoir une chance de gagner.
À la salle de spectacle, je me revois assise en attendant mon tour. Lorsqu’on a appelé mon nom, j’ai tout simplement joué la scène que j’avais déroulée dans ma tête à répétition. Une fois terminée, je suis revenue attendre les résultats à ma place. J’étais relativement calme. Avec du recul, j’ai réalisé que j’avais fait abstraction des autres participants. Dans ma tête et dans mon cœur, c’est comme si j’étais seule à participer. En fait, c’est extraordinaire car je n’étais pas vraiment en compétition avec les autres, mais plutôt en train de relever un défi personnel.
Le jury a délibéré et le responsable a annoncé les gagnants. Comble du bonheur, j’ai gagné le premier prix ! Ce prix que la vie m’offrait a été un cadeau inestimable. Il m’a donné encore plus confiance en moi et m’a fait prendre conscience que, malgré le fait que je n’avais pas les talents musicaux de ma famille, j’avais des aptitudes précieuses qui me seraient utiles pour réaliser ma vie ! Aussi, je prenais conscience que peu importe les difficultés, en osant agir et en travaillant avec détermination pour atteindre un objectif ou pour relever un défi, l’expérience et les connaissances acquises me seraient bénéfiques, quel que soit le résultat. Par la suite, j’ai décidé d’arrêter mes cours de piano afin d’expérimenter d’autres choses. Aujourd’hui encore, je continue à relever des défis, ce qui me permet d’apprendre constamment, de grandir et de contribuer de plus en plus.
La morale de cette belle histoire : Agissez ! Quel que soit le résultat, vous pourrez apprendre quelque chose sur vous qui vous servira pour le reste de votre vie.
Bonne route !
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Matière à réflexion et à action (R&A)
Qu’est-ce qui vous retient d’oser et d’agir ?
Et si tout était possible ? Que feriez-vous ?
Quel est le premier geste que vous pourriez poser dès aujourd’hui pour commencer à oser réaliser ce qui vous tient à coeur ?
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© Jacinthe Campeau
Ce texte se trouve également aux pages 128-129 du livre ayant pour titre « Le livre blanc de l’audace » produit en juillet 2018. La version complète du livre est disponible ici!